Les neurosciences apportent depuis une vingtaine d’années des connaissances et un éclairage précieux au monde de l’entreprise, aux managers, aux collaborateurs et aux dirigeants. De plus en plus présentes dans l’ensemble de la société, bien des secteurs ont compris tout l’intérêt de leurs apports sur les fonctionnements humains. En particulier l’économie, le marketing, et même (aux Etats Unis surtout) le monde judiciaire. Elles offrent notamment la particularité de nous faire comprendre le rôle central des émotions et nous donnent des clés pour en faire des alliées et des leviers de réussite professionnelle et personnelle.
C’est quoi les neurosciences ?
Durant les années 60, il s’agit d’une simple branche de la biologie étudiant le système nerveux. Puis une évolution a amené une coopération entre des branches scientifiques différentes : biologie, psychologie, anthropologie, médecine, chimie, informatique, mathématique, cybernétique.
Ce qui caractérise les neurosciences et a permis des avancées considérables, c’est leur observation de cerveaux vivants, grâce aux technologies d’imagerie médicale. Elles permettent ainsi, par l’observation du cerveau en action, d’appréhender les processus psychiques : comportements relationnels, motivationnels, résistance/acceptation/adaptation au changement, créativité…
Si l’on peut imaginer que les années à venir vont apporter des découvertes fascinantes, les neurosciences ont d’ores et déjà permis des avancées considérables sur la compréhension du fonctionnement du cerveau humain, des comportements, de l’intelligence et de la pensée. Elles ont apporté une nouvelle crédibilité à la psychologie qui se dote aujourd’hui de moyens d’investigation scientifiques et rigoureux (neuro psychiatrie et neuropsychologie). Elles commencent également à ébranler largement certaines certitudes que nous avait inculqué le monde économique, telles que le concept de l’homo economicus qui se trouve aujourd’hui mis à mal (lien vers article de blog sur la collaboration).
Dans la mesure où elles offrent une approche de plus en plus précise et scientifique du comportement humain, elles demandent, comme tout progrès, à être utilisées avec éthique. Le danger pourrait venir d’une tentation de façonner dès l’enfance, ou même avant, des êtres d’excellence.
Mieux comprendre…
…les comportements dans l’entreprise grâce aux neurosciences
« L’homme a acquis des connaissances énormes sur le monde inanimé, mais sa connaissance de lui-même n’a pas suivi une accélération identique et il manie aujourd’hui, en pleine ignorance du fonctionnement de son inconscient, une puissance de destruction considérable » (Henri Laborit).
L’entreprise : des fonctionnements managériaux coûteux
L’entreprise, qui n’existe que par, avec, et pour des humains, est souvent un bon terrain du fonctionnement inconscient. Il n’est que de consulter les études sur l’état général actuel de la motivation : 7% des salariés se disent engagés (étude 2023 State of the Global Workplace de Gallup), de s’informer sur les cas de conflits, malaise au travail etc. pour comprendre qu’il ne suffit pas d’être soi-même un être humain pour savoir interagir avec d’autres humains. Et cela que l’on soit dirigeant, manager ou collaborateur. Trop souvent, la régulation relationnelle en entreprise ou même le management se font de manière empirique et au « feeling ». Et même lorsque les managers sont issus de grandes écoles, il n’est pas acquis qu’ils aient reçu ou intégré ce que les sciences cognitives proposent sur les fonctionnements humains.
Les représentations de chacun (quelle que soit la fonction dans l’entreprise), le cadre de référence, l’expérience personnelle de chacun, SA vérité, deviennent parfois LA vérité. Ce qui aboutit fréquemment à des rapports de forces, des jeux de pouvoirs et d’influence, des quiproquos relationnels… Que de dommages humains cela représente ! Que d’énergie et de performance perdues pour l’entreprise ! Et que de coûts financiers engendrés par l’absentéisme que cela provoque (108 milliards annuels de coûts cachés selon l’Institut Sapiens 2023 .
Un nouveau regard et des alternatives
Grâce à des connaissances de plus en plus précises qui changent le regard sur l’humain, l’entreprise et le management :
- Elles démontrent le lien entre état émotionnel apaisé-positif et : bien-être social, engagement-motivation, développement cognitif et performance humaine, et donc de l’entreprise.
- Elles permettent de comprendre certains de nos automatismes biologiques, de les dépasser ou de les utiliser autrement.
- Elles permettent de mieux appréhender les ressources et les filtres de l’intelligence humaine dans la conduite des entreprises et des équipes.
- Elles nous amènent ainsi à réfléchir et à penser l’organisation et la collaboration en entreprise d’une manière plus coopérative.
- Elles torpillent des neuromythes et changent ainsi le regard que l’on pouvait avoir sur l’humain en général, et sur les humains en situation professionnelle.
- Elles apportent un éclairage précieux sur Le fonctionnement de l’intelligence humaine et notamment la pensée incarnée. Cela offre ainsi de nouvelles voies pour la montée en compétences et le processus d’apprentissage.
- Elles insistent sur l’immense plasticité du cerveau qui apprend tout au long de la vie, se développe et se réorganise au fur et à mesure des apprentissages. Et l’on sait aujourd’hui que de nombreux neurones se régénèrent (neurogénèse).
- Elles permettent de comprendre les stratégies de résistance au changement, de défense, les modes d’adaptation, d’évolution. Des sujets vécus au quotidien dans les entreprises.
- Les sources et mécanismes de motivations
- Quels sont les moteurs et les freins humains, quels sont les environnements stimulants et les cadres limitants, quels sont les éléments nécessaires au maintien / à la stimulation de la motivation, cœur des préoccupations de l’entreprise et du manager.
- Elles amènent à développer notre intelligence émotionnelle en démontrant l’importance et le rôle des émotions, présentes et indispensables (contrairement à ce qu’on pourrait croire) à :
– L’apprentissage
– La mémoire
– La cohésion
– La prise de décision (sans émotion, il est démontré que l’on ne peut plus prendre de décision rationnelle)
– La motivation
- Elles donnent des clés pour mieux interagir socialement et collaborer
La collaboration et l’altruisme affirmées comme des ancrages biologiques viennent heurter les croyances des tenants de l’homo economicus, mais sont néanmoins une réalité de notre humanité. Les neurosciences nous montrent l’importance et l’articulation, pour l’animal humain, des relations sociales, de l’émotion, de l’empathie, de la reconnaissance, de la solidarité.
Tant d’apports encore pourraient être cités, les quelques éléments ci-dessus n’étant qu’un panel bien réducteur, incomplet et imparfait.
Envie d’aller plus loin ? C’est possible. Les Créateurs d’Émotions Positives auront plaisir à vous en dire plus au cours d’une formation.